La parole enracinée – un outil de thérapie psychocorporelle 

La psychothérapie est un cheminement de découverte, d’approfondissement, et de transformation de soi. De nombreux outils peuvent être utilisés. La thérapie psycho-corporelle propose d’effectuer cette transformation en intégrant le corps dans le travail. Entre autres outils, nous utilisons la Parole Enracinée.

L’échange verbal.

Un échange verbal qui décrit une situation, sans faire le lien avec ses ressentis corporels, est une parole ancrée dans le mental. Le mental seul peut nous entraîner vers des suppositions, des interprétations infondées et ainsi nous éloigner du réel. Cette parole ancrée dans le mental peut attirer notre attention vers l’extérieur, elle peut être une parole « hors sol », et peut être une stratégie d’évitement.

La thérapie, une invitation à aller à la rencontre de soi

Hors la thérapie est une invitation à aller à la rencontre de soi. A partir de là, la transformation peut avoir lieu.

La parole enracinée, un outil thérapeutique psychocorporel favorisant l’introspection

La parole enracinée est une invitation à connecter le mental au corps, en reliant ce qui est dit par la parole (la description d’une situation par exemple) aux sensations corporelles (« en parlant de cette situation, je sens ma poitrine se crisper, mes mains devenir moites, j’ai chaud ») et à l’émotionnel (« je sens de la peur, je suis angoissée »). Elle permet ainsi d’entrer en soi en profondeur. C’est une parole pleine, incarnée qui fait appel à l’intériorité de la personne.

Utiliser la parole enracinée en thérapie, un apprentissage

L’évolution de la société et de nos modes de vie nous invite généralement à vivre, à entrer en relation, à travailler, « à partir de notre cerveau ». La conséquence est une déconnexion de notre corps, comme si notre corps n’était qu’un « moyen de transport » pour notre cerveau. Hors nous sommes un tout : un corps avec un cerveau intégré, traversé par des émotions.

Utiliser une parole enracinée demande alors un réel apprentissage. Lors des séances de thérapie psychocorporelle, je vous questionne régulièrement :

• « Comment c’est dans le corps ? »
• « Quelles sont vos sensations lorsque vous me partagez telle chose ? Lorsque je vous dis ça ? »
• « Quelle est l’émotion qui vous traverse ? Où la sentez-vous ? Comment se manifeste-t-elle ? ».

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ces questions. « Je ne sais pas » est une réponse valable. Pas à pas, « au rythme de l’escargot » (expression empruntée à l’un de mes formateurs, Menno De Lange), en se posant régulièrement la question, la connexion se fera.

Vous pourrez alors par vous-même être à l’écoute de vos sensations corporelles, y compris en dehors des séances de thérapie. Ces sensations corporelles peuvent vous servir de guide.

Petit exemple de dialogue intérieur… :

« On me demande de faire telle chose ; je suis sur le point de dire oui, après tout je peux le faire ; mais qu’en est-il de mes sensations corporelles ? ça se tend ? mes mâchoires se serrent ? Suis-je vraiment capable de faire ce qui m’est demandé, ou est-ce trop pour moi ? Ce oui est-il un « vrai » oui, ou me met-il en tension, est-il un « non » à moi ? ».

Vos mâchoires qui se serrent, une tension intérieure ressentie, sont des indications que quelque chose n’est pas juste pour vous. C’est une première étape de prise de conscience nécessaire pour aller ensuite explorer ce qui n’est pas juste et proposer éventuellement une adaptation pour que cela le devienne ; ou alors répondre « non » à la demande.

Au contraire un cœur qui s’ouvre, une sensation d’énergie plus importante, un sourire sur le visage sont des indicateurs que cette demande est probablement bonne pour vous.

Connectez votre corps au mental, invitez-les à faire équipe, faites de votre corps un allier, un guide.

La parole enracinée, un outil de régulation émotionnelle

Faire le lien entre ce que nous disons / vivons et nos ressentis est également un outil de régulation émotionnelle. Cette technique est très utilisée dans la régulation des crises d’angoisses par exemple.

Catherine la psy en parle dans un de ses réels que vous trouverez sur instagram intitulé « Top conseils psy que je n’applique pas »

Prenez RDV et venez explorer cet outil en séance.

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