Accueil » FAIRE UN CHOIX ECLAIRE : comprendre ce qui se joue à l’intérieur
Table des matières
FAIRE UN CHOIX ECLAIRE : comprendre ce qui se joue à l’intérieur
Faire un choix, c’est prendre une direction à un instant T. Et si ce même choix se représentait dans six mois, peut-être que la direction serait différente. Parce qu’entre temps, nous aurions évolué.
Ce que je vois très souvent dans l’accompagnement, c’est que ce n’est pas le choix “extérieur” qui est difficile. Ce qui complique, c’est ce qui se passe à l’intérieur.
Parce que faire un choix, ça mobilise trois centres :
- le cœur
- le ventre / les tripes
- la tête
Et parfois : ils ne disent pas la même chose.
Le mental dit “A”. Le cœur dit “B”. Les tripes disent “C”. Et on reste bloqué, incapable d’avancer.
Mettre sur le papier ce qui se joue
Poser les choses par écrit est une première étape essentielle.
- Qu’est-ce qui est important pour moi ?
- Qu’est-ce qui fait vraiment sens ?
- Qu’est-ce qui est nécessaire (là où je n’ai pas le choix) ?
Écrire crée de la distance. Écrire permet de voir. Écrire permet de sentir.
Parfois, ce que nous pensions être “rationnel” n’est pas du tout ce qui fait sens.
Nous sommes faits de multiples parts
Nous ne sommes pas “une seule personne unie et cohérente”. Nous sommes des êtres multiples.
À l’intérieur :
- il y a la mère
- il y a la femme
- il y a la pro
- il y a la conjointe
Et chacune de ces parts a ses besoins, ses peurs, ses attentes, ses désirs. Elles cohabitent. Mais elles ne s’expriment pas toujours clairement.
Mettre en scène le conflit interne
Il existe un outil que j’utilise beaucoup, simple, concret, très puissant :
→ matérialiser les parts avec deux coussins.
Un coussin = une part.
On va s’asseoir sur le premier coussin: “Qui je suis ici ? Quel rôle ? Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je crains ?”
Puis on s’assoit sur le deuxième coussin. Et on laisse cette autre part parler.
Un dialogue s’instaure.
On ne cherche pas à rationaliser, ni à comparer. On laisse se dire. Puis on prend de la distance; on « sort » de cet échange entre ces deux coussins. Et là… on voit plus clair.
Exemple concret
Une femme veut s’inscrire à un cours de yoga cette année.
La “Femme” dit :
« J’ai vraiment envie de ce cours, c’est un espace à moi, pour me poser. »
La “Mère de famille” dit :
« Oui mais on est déjà peu ensemble, c’est précieux d’être réunis le soir. »
On laisse les deux parler jusqu’au bout.
On sent.
Puis, parfois, arrive un moment de lumière :
→ “C’est vrai que je suis plus détendue quand je pratique. Et quand je suis détendue, je suis plus douce avec les enfants. Et peut-être que ce cours de yoga va aussi améliorer… nos soirées en famille.”
Le choix se clarifie. Pas dans le mental. Dans la cohérence intérieure.
Et parfois, derrière une part… il y a un enfant blessé
Très souvent, ce qui parle à travers une part n’est pas l’adulte actuel.
Cela peut être une mémoire plus ancienne. Une petite fille qui a eu besoin qu’on la voie. Ou qu’on la rassure. Ou qu’on la valorise. Et là… le travail change de niveau.
Ce n’est plus seulement prendre “une décision”. C’est prendre soin d’une histoire.
Faire un choix éclairé, c’est reconnaître : “Qui parle en moi ? Quelle part s’exprime ? Et quelle blessure, peut-être, se réactive ?”
Quand ces parts se parlent, coopèrent, s’écoutent… alors le choix devient évidence.
Pas parce qu’il est parfait sur le papier. Mais parce qu’il est juste pour moi, maintenant.
Faire un choix éclairé n’est pas un exercice intellectuel. C’est une rencontre intérieure.
Une écoute subtile des différentes parts, du besoin profond, de l’histoire qui se rejoue, et de la personne adulte que je suis aujourd’hui. Et c’est là, dans cette lucidité douce, que naît un vrai choix aligné.